SEPTIEME JOURNEE AFRICAINE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION Le Rapport alternatif sur l’Afrique (RASA) appuie les initiatives visant à lutter contre lacorruption pour une Afrique plus intègre.

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Chers frères et sœurs Africains,

Ce 11 juillet 2023, l’Afrique commémore la septième journée de lutte contre la corruption, une action importante pour encourager l’intégrité, la transparence et le développement durable dans le continent. C’est l’occasion pour moi de rappeler que le Rapport alternatif sur l’Afrique (RASA) soutient toutes les initiatives visant à réduire la corruption en Afrique. En effet, le RASA traite des questions majeures qui intéressent l’Afrique, dans une perspective purement souveraine.

Les institutions qui président au libre-échange et au néolibéralisme expriment l’idée la situation de l’Afrique est engendrée par une rareté des capitaux de laquelle tous les pays en développement sont tributaires et qui engendre à son tour un cercle vicieux de la pauvreté (Nurkse, 1953)[1] dont la rupture nécessite fatalement le recours aux capitaux étrangers. Mais les faits nous enseignent au contraire que l’épargne dans ces pays souffre non pas de sa rareté mais plutôt de l’incapacité des États à mobiliser l’épargne privée ainsi que du manque de transparence qui caractérise la gestion de l’épargne publique (rente, détournements, corruption, dilapidation, impunité, etc.).

Les bienfaits d’un éventuel ruissellement des hauts revenus fiscalement épargnés vers le bas, s’est révélé être « un canular cruel » selon les mots du Secrétaire américain au Travail (Reich, 2015). Joseph Stiglitz parle d’un processus de « briberization » que nous traduisons comme un « système de corruption généralisée » en lieu et place de la privatisation. D’autant que la privatisation de secteurs stratégiques africains (énergie, eau, télécommunications, éducation…) n’avait pas consisté à une substitution de l’État budgétivore par l’investissement privé local, mais à une cession à vils prix de écrins nationaux à des firmes étrangères.

Compte tenu de la mise en exergue des tendances structurelles du capitalisme aux fortes inégalités (Piketty, 2013[2]), c’est une économie de prédation globalisée que les décennies ultralibérales

ont logiquement organisée[3] au détriment de l’Afrique en particulier. L’Aide Publique au Développement est souvent une incitation à la corruption, puisque la plupart des acteurs politiques n’ont pas un électorat suffisamment informé capable d’exiger des comptes (responsabilité des acteurs publics). La responsabilité n’incombe qu’au donateur/financier qui, dans la plupart des cas, est condescendant sur le manque de transparence dans la gestion des fonds, qu’il attribue à l’incapacité technique des personnes financées, d’une part, et à l’instabilité politique et gouvernementale, d’autre part.

Chers frères et sœurs Africains,

En Afrique, la corruption est un obstacle majeur au développement durable. Elle détourne les ressources financières nécessaires à la croissance économique, sape la confiance des citoyens dans les institutions et aggrave les inégalités sociales. A travers son rapport, les contribution et « palabres  » de ses experts membres, sympathisants ou associés, le RASA identifie différents aspects de la corruption en Afrique, y compris la corruption politique, la corruption dans les transactions commerciales et l’impunité des actes de corruption.

Les pays africains essaient de trouver des réponses, quoique insuffisantes voire dérisoires. La plupart d’entre eux ont pris des mesures assez importantes pour lutter contre la corruption. Plusieurs pays ont mis en place des institutions spécialisées, telles que les commissions anti-corruption. Des lois plus strictes ont été mises en place pour lutter contre la corruption.

Des alliances régionales et internationales ont également été créées afin de renforcer la coopération dans la lutte contre la corruption.

Le RASA encourage la sensibilisation et la mobilisation des citoyens africains car leur engagement actif est essentiel pour maintenir une pression constante sur les corrupteurs et les corrompus. Il met l’accent sur l’importance de la transparence, de la redevabilité et de la participation citoyenne pour assurer des sociétés équitables et justes.

Pour finir, permettez-moi chères sœurs et frères Africains, de rappeler que Le Rapport alternatif sur l’Afrique (RASA) est un document de référence qui examine la souveraineté de l’Afrique sous différentes dimensions. Il est rédigé par des experts, des chercheurs et des organisations de la société civile indépendants. Le RASA examine les problèmes systémiques qui contribuent à la pérennisation de la dépendance du continent et des Africains et propose des suggestions pour renforcer les institutions en données et analyses prospectives, encourager les renversements paradigmatiques et les ruptures nécessaires au progrès des sociétés africaines selon leurs propres principes.

Halte à la corruption ! Haro sur les corrupteurs et les corrompus ! Vive l’Afrique souveraine !

Dr Cheikh GUEYE

Secrétaire permanent du RASA


[1]  Ragnar Nurkse, Problems of Capital-Formation in Underdeveloped Countries, Oxford university press, 1953.

[2] Thomas Piketty, 2013, Le capital au XXIe siècle, Seuil.

[3] Michel Volle, 2007, Prédation et prédateurs, Economica, voir aussi Ze Belinga, Martial (2007), « Afrique et mondialisation prédatrice », Présence Africaine, n° 175-176-177, PP 364-382.

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