BRICS : une monnaie internationale adossée à l’or ?

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Les BRICS prennent de l’ampleur sur la scène internationale, au détriment de l’occident.

Publié le 30 juin 2023

Pendant que la France s’agite de ses petits débats internes qui semblent de plus en plus nombrilistes, le monde continue de changer à une vitesse accrue.

Et parmi ces changements, il devient difficile d’ignorer les mouvements véritablement tectoniques qui prennent place alors que le monde issu de la chute du Rideau de Fer disparaît sous nos yeux. Ainsi, utilisant les tensions historiques habituelles entre Inde et Chine, les États-Unis tentent de raffermir leurs liens avec le sous-continent indien : la récente visite de Modi offre une opportunité pour le secrétaire d’État aux affaires étrangères américain, Blinken, de se refaire une petite santé après son accueil particulièrement sec en Chine où on lui avait clairement fait comprendre que les opinions américaines sur Xi et Taïwan n’étaient guère appréciées.

L’avenir permettra de savoir si c’était une bonne idée américaine d’utiliser l’Inde comme un coin afin de séparer Chine et Russie et affaiblir les BRICS, mais le doute est déjà permis : c’est le même Modi qui a par exemple demandé l’intégration de l’Union africaine dans le G20, rappelant ainsi l’importance croissante de l’Afrique dans le monde qui se dessine actuellement.

En attendant, l’importance des BRICS n’est plus démentie par personne, et surtout pas par l’arrogant petit Mickey français qui voudrait bien s’inviter au prochain sommet qui se tiendra en août prochain, en Afrique du Sud.

En effet, coincé dans une relation toxique avec des Américains qui ont amplement montré n’avoir aucune sorte de respect pour lui, et des Allemands qui, non contents de jouer le jeu de Washington en s’aplatissant à chacune de ses demandes, n’hésitent pas plus à faire de la France le dindon de toutes leurs farces (énergétiques notamment), Macron tente donc de redorer son blason à l’international et de faire croire qu’il a encore un rôle à jouer alors qu’il n’est plus considéré que comme un dirigeant pusillanime et accessoire (au mieux) ou comme un pantin d’intérêts qui le dépassent (au pire) et finiront assez visiblement par l’écrabouiller le jour venu.

Le voilà donc tentant d’aller sur place en insistant lourdement pour obtenir une invitation par le truchement d’une ministre des Affaires étrangères commodément transparente.

Auto-invitation qui fait la démonstration, une fois encore, de l’effronterie sans borne du dirigeant français qui estime avoir non seulement sa place dans ce groupe de pays, mais aussi son mot à dire sur la présence de certains chefs d’État puisque, faisant sans l’ombre d’un doute référence à Poutine, il a rappelé qu’il aimerait bien assister à ces réunions si tant est qu’elles se fassent « dans le plein respect du droit international », autre façon de demander en plus une ostracisation du chef de l’État russe…

La réponse ne s’est guère faite attendre ; la Russie y est fermement opposée, mais elle n’est pas seule. L’étonnement est faible.

Tristement, cela démontre au passage à qui en doutait encore que la France a perdu toute force diplomatique sur la scène internationale ; il est certes vrai que cette descente dans les abysses de la médiocrité diplomatique n’a pas commencé avec Macron et qu’on peut facilement la faire remonter à Sarkozy, ce qui permet de comprendre que la nullité française actuelle en matière de politique étrangère ne tient pas au hasard mais bien d’un mouvement global délibéré de nos dirigeants ces vingt dernières années.

C’est dommage, parce qu’à mesure que la diplomatie française se mettait au tricot en EHPAD, l’importance des BRICS ne cessait de croître pour les pays occidentaux : la taille de leur marché potentiel (on parle d’un tiers de la population mondiale), la quantité majeure de leurs ressources (minérales et énergétiques, bien sûr, mais aussi sur le plan intellectuel, ainsi que leurs armées), et leur étendue géographique entraînant des besoins importants d’infrastructures, tout concourt à faire de ces BRICS des partenaires commerciaux de choix.

Malheureusement, s’y prendre maintenant, c’est tenter de prendre en marche un train lancé à vive allure il y a au moins 15 ans si l’on prend la création des BRICS (et sans doute davantage si l’on regarde la dynamique qui s’est mise en place au tournant du XXIe siècle) et qui ne s’arrêtera pas pour les retardataires.

Dans ce contexte, les discours de certains Occidentaux qui continuent de leur distribuer des conseils condescendants en matière de droits de l’Homme, de sexualité ou de gestion de l’environnement ou de la pollution continuent d’entretenir une véritable fracture que le seul commerce aura bien du mal à réduire. En outre, ces mêmes discours occidentaux agressivement niais et/ou arrogants, avec leurs politiques véritablement punitives, deviennent impossibles à tenir pour eux-mêmes sans se retrouver dans une position intenable : pour les Occidentaux, c’est un bel affichage vertuel que faire la chasse à la pollution, au CO2, aux engrais ou au méthane, de vouloir saboter sa propre industrie (automobile ou autre), mais cela signifie très concrètement de se couper progressivement de ce qui a assuré notre relative indépendance énergétique ou alimentaire, voire de la suprématie intellectuelle, technologique ou diplomatique pour tenter de plaire à Gaïa ou à des minorités schizophrènes ou carrément timbrées dans une enfilade de rituels païens suicidaires.

Or, lorsqu’on voit que ces pays ne suivent pas ces agendas délirants et s’en sortent de mieux en mieux, cela donne un sérieux argument pour une solide introspection… qui ne semble pas du tout à l’ordre du jour (assez peu en Occident, et surtout pas en France).

Les BRICS montrent ainsi leur volonté d’indépendance, et celle de se diriger vers un monde résolument multipolaire. Les prochaines étapes qu’ils entendent emprunter pourraient largement contribuer à leurs objectifs, comme en témoignent les discussions de plus en plus précises sur l’introduction éventuelle d’une nouvelle monnaie internationale qui serait la seule alternative crédible au dollar (aucune des autres monnaies internationales comme l’euro, le yuan, le yen ou la livre sterling ne pouvant réellement rivaliser avec le dollar américain).

Cette proposition, qui verrait le jour en août prochain, n’est pas à prendre à la légère : plusieurs économistes ont déjà évalué la proposition des BRICS et la jugent solide, d’autant plus qu’à tous points de vue – population, masse continentale, production d’énergie, PIB, production alimentaire et armes nucléaires – ces BRICS ne sont pas une simple organisation de débats multilatéraux de plus, mais constituent une alternative substantielle et crédible à l’actuelle hégémonie occidentale.

Certes, détrôner le dollar ne saurait être facile et simple. Mais s’il existe un (unique ?) moyen, c’est assez probablement en adossant cette nouvelle monnaie sur de l’or, proposant ainsi une devise totalement libre et indépendante des politiques monétaires des membres des BRICS…

Le lancement de cette monnaie adossée à l’or devrait avoir lieu fin août (le 22 apparemment). Les prochaines semaines seront donc décisives

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