Les organisations socioprofessionnelles de la Société civile et du secteur privé rejettent les sanctions prises par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à l’encontre du Mali après le coup d’Etat dont son président IBK a fait l’objet. «Ce sont des sanctions qui sont inintelligentes, inappropriées, dangereuses. Elles sont illégales», a soutenu Dr Cheikh Tidiane Dièye, directeur du Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement (Cacid), en marge de la conférence presse qu’il animait hier au siège d’Enda en compagnie de Mme Khady Fall, présidente de l’Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest/Sénégal (Afao/Sénégal).
Evoquant le protocole Asti 1201 sur la bonne gouvernance, Dr Dièye de souligner que dans le protocole brandi par la Cedeao, il est dit qu’«en cas de coup d’Etat, on suspend le pays des instances, on n’organise pas d’élections dans ce pays. Et quand ce pays a des candidats dans les institutions internationales, on ne les soutient pas». «Ils sont allés au-delà des sanctions», s’emporte Dr Dièye qui soutient «quand on sanctionne économiquement et commercialement, on ne sanctionne pas ceux qui ont pris le pouvoir, on sanctionne le Peuple malien». «Dès que ce communiqué a été publié avec ces sanctions, nous avons commencé à agir en contactant les chefs d’Etat, plus particulièrement le Président Macky Sall, la veille du sommet de la Cedeao pour lui dire d’appliquer les sanctions», informe Dr Dièye qui rappelle que le Président Macky Sall a demandé à ce qu’on réaménage les sanctions.
Pour Mme Khady Fall, présidente de l’Afao-Sénégal, le fait que la Côte d’Ivoire soit dans l’antichambre de la situation vécue par le Mali explique que son Président ait insisté pour que ces sanctions soient prises à l’encontre du Mali. Fermer le corridor Dakar-Mali reviendrait, selon Dr Dièye, à fermer les usines sénégalaises dont les produits sont vendus dans la sous-région, plus particulièrement au Mali.
Parlant de l’implication de la France, Dr Dièye dira que «si on ne la voit pas agir directement, ça peut se comprendre». «Une France trop présente dans le conflit aurait exacerbé la crise», fait remarquer le directeur du Cacid qui souligne qu’«il faut être naïf pour penser que la France est restée dans son coin. Peu importe ce que la France fera, peu importe ce que la Cedeao voudra faire, le plus important c’est que le Peuple malien décidera de son sort».
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